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Le Liseur / Bernhard Schlink ; traduit de l'allemand par Bernard Lortholary
Livre adulte
Edité par Gallimard. Paris - 2003
A quinze ans, Michaël fait par hasard la connaissance, en rentrant du lycée, d'une femme de trente-cinq ans dont il devient l'amant. Pendant six mois, il la rejoint chez elle tous les jours, et l'un de leurs rites consiste à ce qu'il fasse la lecture à haute voix. Cette Hanna reste mystérieuse et imprévisible, elle disparaît du jour au lendemain. Sept ans plus tard, Michaël assiste, dans le cadre de ses études de droit, au procès de cinq criminelles et reconnaît Hanna parmi elles. Accablée par ses coaccusées, elle se défend mal et est condamnée à la détention à perpétuité. Mais, sans lui parler, Michaël comprend soudain l'insoupçonnable secret qui, sans innocenter cette femme, éclaire sa destinée, et aussi cet étrange premier amour dont il ne se remettra jamais. Il la revoit une fois, bien des années plus tard. Il se met alors, pour comprendre, à écrire leur histoire, et son histoire à lui, dont il dit : " Comment pourrait-ce être un réconfort, que mon amour pour Hanna soit en quelque sorte le destin de ma génération (...) que j'aurais moins bien su camoufler que les autres ? "
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Avis
Avis des lecteurs
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Le Liseur
J’avais vu en partie le film il y a quelques années et contrairement à ce qu’évoquent les autres critiques, je n’ai pas trouvé qu’il était meilleur que le livre mais aussi bon. Je n’ai pas senti du tout de froideur dans le récit de l’auteur. Du côté d’Anna, il y en a une mais cela s’explique par la vie qu’elle a eue, cette femme profite du moment présent et on finira par comprendre pour quelle raison. Elle ne s’investit pas vraiment dans sa relation avec Michael qui lui est très amoureux d’elle. Le récit n’a rien de froid quand l’amant évoque à plusieurs reprises, et bien des années plus tard, l’odeur d’Anna, de son cou, de sa peau, de tout son corps et l’effet que cela lui procure ou pas. Tout comme la façon qu’il a de la décrire quand elle enfile ses bas, il parle d’elle comme d’un poème. Mais le roman n’évoque pas que l’amour, il pose aussi la question du traitement des employés des nazis lors de leur procès : sont-ils responsables, coupables ? Auraient-ils pu refuser ? Le président du jury se sentira d’ailleurs bien mal à l’aise quand les questions posées aux accusées lui seront retournées. L’auteur évoque aussi la banalisation des horreurs vécues par les victimes : au bout de 3 semaines de procès, les perceptions sont différentes, les gens, comme anesthésiées, apparaissent moins sensibles aux atrocités subies. Et enfin, la culpabilité des accusés mais aussi de la jeune génération dont les parents ont participé à la guerre, côté allemand. Sous ses airs de romance, ce livre est finalement assez dur car il soulève de nombreuses d’interrogations qui dérangent et auxquelles nous sommes incapables de répondre, n’ayant pas vécu cette période.
Céline CHAIX - Le 30 novembre 2020 à 12:49